Ouvrir

devenir membre

X

+41 (0)
Boulevard Carl-Vogt 841205 GenèveTel :

+41 22 595 03 00
info@union-populaire.ch
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.
Budget 2023
No next post
Actu. suivant
article suivant
No next post
Retour à la liste

STOP aux menées anti-démocratiques de l’UDC genevoise

December 17, 2025

Il y a un an, soit en décembre2024, l’UDC genevoise annonçait tambours battants une initiative constitutionnelle de leur cru pour tenter, un peu désespérément, de relancer la construction d’une traversée de la rade urbaine et en tunnel, entre la route des Nations sur la rive droite et la route de Malagnou sur la rive gauche. La suite est assez ébouriffante…

Mais notons d’abord pour être complets qu’un projet analogue de l’UDC, comportant aussi un tunnel urbain, imaginé alors entre le Port-Noir et l’avenue de France, avait déjà été rejeté dans les urnes en septembre 2014, à près de 64 % de NON (68% même enVille de GE). Le non-sens environnemental du projet était en effet très largement avéré et le soutien à celui-ci se limitait, outre l’UDC même, aux seules voix du MCG et des organisations vroom-vroom (TCS, ACS…) Même le PLR avait renâclé à renvoyer cet ascenseur sous-lacustre mal ficelé à leurs acolytes habituels de la droite de la droite et appelait au NON.

Quoi qu’il en soit, l’UDC a insisté pour donner aux électeurs·trices la possibilité de tirer une deuxième fois sur cette même ambulance, en prétendant que cet aménagement routier, aussi pharaonique que fantasmatique, était nécessaire pour « améliorer la qualité de la vie au centre-ville », ce qui était vraiment assez idiot.

Une tentative de récidive qui reste …en rade

Mais, le 26 juin 2025, les carottes de ce projet routier ringard et dépassé étaient manifestement déjà cuites. L’UDC annonçait en effet ce jour-là avoir déposé 6050 paraphes (en fait il y en avait 6073 selon le décompte de la Chancellerie) à l’appui de son texte.Ceci alors qu’il en fallait 5619 de valables. Or l’expérience montre qu’il faut une marge de sécurité d’au moins 15% environ de signatures, en plus du seuil légal, pour qu’une initiative aboutisse[1]. Or dans ce cas la marge était de 431 signatures seulement, soit de l’ordre de 7% en tout, c’est-à-dire moins de la moitié du coussin indispensable.

Cette contre-performance sans appel aurait en principe pu/dû inciter les UDC à être modestes.Mais modestie et respect des faits ne font décidément pas partie du registre de nos blochériens recyclés en trumpistes. Malgré leur échec, pourtant manifeste pour qui maîtrise un brin d’arithmétique, leur communiqué de dépôt présentait leur contre-performance comme « un succès qui démontre clairement que la population attend cette infrastructure… »

Le communiqué, exigeait par ailleurs des autorités de « soumettre rapidement le texte à la population ». On notera au passage l’ouverture assez incongrue d’uneUDC qui envisageait un scrutin constitutionnel consultant non pas seulement les électeurs·trices suisses du canton mais bien « la population », qui comporte, jusqu’à nouvel avis, environ 40% de résident·e·s étrangers. Était-ce une erreur de plume ou un simple déficit de maîtrise par l’UDC des règles du jeu actuelles en matière de droits politiques ?[2]

Des cas de faux par milliers et l’UDC dans ses petits souliers

La chose en seraitnormalement restée là. Mais le Conseil d’État genevois a relancé l’affaire le 3décembre dernier en publiant un communiqué révélant un état de fait incroyable.

Sur les 6073 signaturescontrôlées déposées à l’appui de l’IN UDC il n’y en avait que 3729 de validées !
Dans le lot des signatures déposées, il y en avait donc 2344 (soit 38.6%)qui n’étaient pas valables.

La lumière devra être faite sur ce scandale majeur dont on n’imagine pas qu’il n’ait pas des suites pénales. En effet, soit :

- Des militant·e·s de l’UDC, ignorant ou bafouant volontairement les règles du jeu actuelles en matière de droits politiques, ont massivement fait signer des …résident·e·s étrangers pour atteindre le total des signatures déposées. C’est la seule explication« innocente » – celle dite « du miracle de Noël » – qui se fonde sur l’idée (certes assez peu crédible) qu’un parti, dont le fonds de commerce est xénophobe, aurait soudain oublié et omis systématiquement d’exclure les étrangers·ères inscrivant Italie, Portugal ou Turquie comme canton d’origine.

A l’appui de cette hypothèse audacieuse, on a le pourcentage des signatures invalides, qui correspond grosso modo au pourcentage des étrangers·ères dans la population du canton !

- Sinon, on revient à une hypothèse plus terre-à-terre, celle selon laquelle, il y a eu des fausses signatures massivement inventées ou recopiées dans le cadred’une opération de triche sciemment orchestrée.

Si c’est le cas, c’est un délit qui contrevient de manière flagrante à l’art. 282 du Code pénal suisse sur la « Fraude électorale » et qui entraîne une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison. De deux choses l’une dans ce cas, où ce sont des membres ou proches de l’UDC qui ont ainsi agi au « service » de leur parti et – si l’on ose dire – par « but idéal », soit sans être rémunérés. Dans quel cas c’est très grave et c’est aussi très bête.

Grave parce qu’il s’agit de faux, très grave parce qu’il s’agit de milliers de faux !…et que ceux-ci ont été réalisés en matière de droits politiques pour subvertir et contourner la volonté populaire. D’éventuels élu·e·s UDC, des député·e·s ayant par ex. trempé dans cette combine auraient en outre violé leur serment qui les a vu jurer « le respect de la constitution et des lois ».

C’est très bête aussi, parce qu’on ne voit pas comment ce délit aurait permis à l’initiative d’aboutir. Même si les signatures fausses avaient été vraies, càd vraiment récoltées dans les rues de notre canton et de ses Villes, il n’y en aurait pas eu suffisamment pour que l’initiative aboutisse, nous l’avons vu ci-dessus.Alors pourquoi diable courir – bêtement ! – le risque d’une telle entreprise délictueuse, qui ne pouvait apporter aucun bénéfice politique réel, même si elle n’avait pas été, fort heureusement, éventée par les services de laChancellerie.

Paraphes vendus et récolteurs rétribués

L’explication la plus probable est la suivante, c’est la deuxième des possibilités évoquées plus haut.L’UDC, incapable de récolter les signatures elle-même mais ayant du fric en abondance, aurait payé une entreprise pour faire ce travail de récolte.Les employé·e·s de cette douteuse officine, rémunérés à la pièce, auraient ensuite produit des milliers de faux pour toucher les deniers promis… et l’UDC s’est fait rouler sur la qualité de la « marchandise », soit de ces paraphes qu’elle achetait pour masquer son incurie et son défaut de forces militantes.

Mais l’UDC n’est pas exonérée pour autant de délits pénaux. En effet, la loi genevoise sur l’exercice des droits politiques (LEDP) en son art. 183 soumet notamment à des sanctions pénales quiconque « procède ou fait procéder, moyennant rétribution, à la quête de signatures en matière de référendum ou d’initiative.» Or cette loi est bien connue et si des responsables UDC ont décidé de l’enfreindre c’est en toute connaissance de cause, estimant de manière arrogante qu’elle pouvait sans conséquence être ignorée.

Évidemment, cette affaire poussera nécessairement chacun·e à imaginer qu’un certain nombre d’autres textes de l’UDC, référendums ou initiatives que ce parti aurait fait aboutir, ou auxquels il a contribué des paraphes, ont pu être entachés de fraude analogue non détectée à l’époque. On évoquera par exemple à ce sujet l’IN fiscale « J’y vis, j’y paye », en faveur des communes riches, qui a heureusement été très sèchement refusée en mai 2025 par le corps électoral, ceci à près de 80% de NON.

Des fraudes sont également imaginables par les mêmes auteurs en matière d’élections, car une fois qu’on se lance dans la violation des dispositions légales qui encadrent nos droits politiques pourquoi en rester aux seules initiatives ? Le scandale de la fraude répétée dans le cas des municipales de Vernier provient manifestement du même fond de méconnaissance et de mépris des lois en matière de droits démocratiques dont l’UDC a fait preuve concernant son initiative «Traversons enfin ! »

Mais le scandale ne s’arrête pas là. Le communiqué du Conseil d’État annonçant la cacade frauduleuse concernant l’initiative de l’UDC date du mercredi 3 décembre. Ce même jour, le 3 décembre, sans doute pour tenter de détourner l’attention de leurs délits anti-démocratiques, le Comité directeur de l’UDC-Genève annonçait avoir décidé le jour même de lancer une initiative populaire cantonale constitutionnelle pour priver les étrangers·ères résidents de longue date (8ans) du droit de vote communal.

C’est pas nous, c’est la faute aux autres

Le culot des trumpo-blochérienscomme Dugerdil ou Nidegger est sans guère de bornes. Dans leur communiqué du 3décembre ils prétendent en effet que la fraude électorale à Vernier aurait« miné la récolte de signatures » en faveur de leurinitiative. On se demande bien comment ?

Mais surtout ils écrivent :

D’une manière plus générale, nous ne saurions nous contenter de laisser la démocratie directe sombrer eu égard au comportement criminel de quelques-uns. Il n’est pas question ici de jeter l’anathème sur qui que ce soit mais force est de constater que les irrégularités débusquées à Vernier mettent en évidence un fort biais communautariste, de nombreux bulletins trafiqués ayant été récoltés au sein de communautés étrangères.

Donc, pris la main dans le sac en train d’enfreindre de manière, sinon criminelle du moins fortement délictueuse, les lois qui régissent et encadrent nos droits démocratiques, le comité directeur de l’UDC jette instantanément l’anathème sur les étrangers·ères qu’ils mettent en cause pour leur « biais communautariste » allégué et qu’ils accusent d’avoir fait sombrer leur initiative« Traversons enfin ! »

On relèvera d’abord naturellement au passage que l’UDC ne manque pas une occasion de souligner son propre biais « communautariste »,son attachement au « communautés de village et de quartier », etc. pour peu qu’elles soient bien à 100% helvéto-suisses[3].

Mais surtout l’UDC annonce tout uniment qu’elle entend priver les étrangers et les étrangères du droit de vote municipal qui leur est octroyé par la constitution genevoise. Ils écrivent :

En octroyant le droit de vote aux étrangers, nous avons fourni un outil à des personnes qui, pour la plupart, connaissent mal nos institutions et ne savent donc pas se servir correctement de leur bulletin.

C’est honteux ! Ce sont les mêmes qui ne savent pas se servir d’une feuille d’initiative et d’un stylo pour récolter honnêtement des signatures, qui n’en ont rien à faire du respect de nos lois en la matière, qui viennent tout juste d’être pris la main dans le sac en train de tricher grossièrement et de vouloir subvertir illégalement la volonté populaire… Ce sont ceux-là même donc, qui veulent priver de droits politiques municipaux près de 80 mille électeurs·trices, dont bien entendu une tranche significative de natifs de Genève, privés du passeport rouge à croix blanche, notamment par les restrictions incongrues du droit fédéral en la matière.

Nous ne les laisserons pas faire.L’Union Populaire appelle tous les démocrates à s’engager sans réserve pour ne pas permettre à une bande de voyous réactionnaires trumpistes de mettre en marche arrière l’avancée des droits démocratiques dans ce Canton.
Ce nouvel « Édit noir »
[4]ne passera pas.

Pierre Vanek / 16.12.25

[1] L’UP a fait aboutir deux initiatives constitutionnelles pour la gratuité des crèches et du parascolaire.C’est plus de 2x7000 signatures soit 14 434 paraphes que nous avons déposés pour les faire aboutir.

[2] On relève cette incongruité car l’UDC prétend – on le verra plus loin - qu’il faut priver les étrangers·ères de droits politiques municipaux notamment parce qu’ils « ne sont pas assez formés au système politique suisse ». Alors on se dit qu’il n’y a guère lieu d’être charitables quand ils démontrent qu’ils ne sont guère eux-mêmes correctement « …formés au système politique suisse »

[3]https://www.udc.ch/wp-content/uploads/sites/2/Letrehumaine-lafamille-lacommune.pdf

[4] Une référence au prétendu « édit de pacification » qui mit un terme, après l’intervention massive dans nos murs des puissances étrangères, aux avancées démocratiques de notre révolution genevoise de 1782.