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Journal de l'Union Populaire n° 6: Faire Front en Suisse et à Genève aussi !

July 4, 2024

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Quinze ans environ après le début de la crise financière de 2008, l’explosion des inégalités sociales et la mise en cause des mécanismes de redistribution ont atteint des seuils inédits, suscitant une colère populaire montante. Sans réponse de la gauche, c’est l’extrême droite qui a tiré parti de cette colère en martelant que la raréfaction des prestations sociales venait des prélèvements croissants de profiteurs indus (migrants, assistés, etc.)

Pendant ce temps, la gauche a perdu de vue la centralité de la question sociale et envisagé nombre d’autres conflits comme des enjeux parallèles. Au lieu de percevoir la lutte contre l’exploitation du travail et de la nature, comme les différentes formes d’oppression dans leur unité, elle les voyait toujours plus comme des combats séparés. Ainsi s’effaçait le sujet collectif des luttes d’émancipation au profit d’une multiplicité d’acteur-trices défendant des intérêts
spécifiques.

De son côté, la gauche de la gauche a largement renoncé à défendre les intérêts populaires au sein de ces mobilisations,
faisant comme si celles-ci n’étaient pas traversées par des sensibilités sociales et politiques distinctes. Défendre au sein de ces mouvements un point de vue politique de classe, le diffuser par écrit, était ainsi de plus en plus considéré comme un empiètement inacceptable sur la parole réservée des seules personnes concernées.

Cette conception « postmoderne » de la société et de la politique a contribué à isoler différentes mobilisations les unes des autres, accentuant leurs particularismes aux dépens de leurs points communs. Nous sommes un certain nombre à avoir réagi à cette perte de boussole en insistant sur la nécessité de travailler plus explicitement en direction des milieux populaires.

Cette orientation, nous nous sommes efforcés de la mettre en œuvre modestement au sein de l’Union Populaire, dont la création date de la campagne des
élections cantonales en avril 2023. Après un an et demi de fonctionnement, nous pouvons tirer un bilan d’étape positif qui confirme le bienfondé de cette direction. Nous avons notamment réussi à regrouper des personnes engagées dans des luttes concrètes, à l’hôpital, aux TPG, contre l’extension des heures d’ouverture des magasins, qui ont fait aboutir en cinq semaines une initiative cantonale pour des places de crèche gratuites pour tous les enfants.

Au cours du printemps, nous nous sommes formellement constitués en association et avons tenu notre premier congrès en automne, après une campagne aux élections fédérales qui a marqué une implantation accrue dans les communes suburbaines. Cette extension géographique s’est aussi traduite par des développements dans plusieurs secteurs professionnels (enseignement, petite enfance) et sociaux (migration, jeunesse).

Nos capacités militantes ont aussi progressé, que ce soit dans le soutien aux débrayages, aux manifestations de rue, aux campagnes unitaires, aux récoltes de signatures (7 référendums !). Récemment, nous avons appuyé les occupations des hautes écoles en soutien au peuple palestinien et la formation du Nouveau front populaire français à Genève. Deux sections de l’UP se sont constituées dans les communes de Lancy et d’Onex. Sur le plan électoral, nous n’avons cessé de revendiquer l’unité des listes à gauche du PS et des Verts et nous espérons avoir bientôt gain de cause.

Nous entendons poursuivre patiemment ce travail d’enracinement dans les milieux populaires et d’intervention politique sur les problèmes concrets auxquels ils s’affrontent. L’objectif est clair, nous voulons être un véritable lieu d’organisation des milieux populaires et de leurs luttes. Sans s’adresser au « nombre immense qui ne sait pas sa force », pour reprendre l’expression de la communarde Louise Michel, nous ne serons jamais en mesure d’opposer une résistance à la barbarie montante, encore moins de sortir du capitalisme.

Le comité de rédaction

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