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Budgets de misère et comptes en or…

March 30, 2023

Budgets de misère et comptes en or… ou comment justifier des baisses d’impôts pour les plus riches et des baisses de prestations pour la majorité de la population.

Des revenus fiscaux supérieurs de 1,8 milliard aux prévisions budgétaires 2022 ! Comment expliquer un tel écart ? Les mauvais esprits expliqueront que le Département des finances a fait exprès de sous-estimer massivement ses recettes pour contraindre les services publics et les prestations sociales à des économies injustifiées. En effet, les dépenses sociales ont été inférieures de 95 millions à celles budgétées, alors que le minimum vital fixé par la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS) n’est toujours pas respecté à Genève. De plus, le Conseil d’État a pu ainsi justifier les tergiversations sur le versement des annuités dues au personnel et refuser d’indexer les salaires et les rentes.

Les employé·e·s de l’État ont été pressés comme des citrons en raison d’effectifs largement insuffisants. De même, on se souvient que le gouvernement était allé jusqu’à proposer une baisse linéaire des salaires de 1% pour 2021, au sortir de la première vague de pandémie, avant même que la droite parlementaire n’impose un budget stationnaire pour 2022. Tout cela, sur la base d’anticipations fiscales grossièrement sous-évaluées. Ceci montre qu’on aurait pu faire beaucoup mieux durant ces deux dernières années, pour l’hôpital, pour la formation, pour les transports publics, pour l’aide sociale, etc.

Mais comment expliquer une différence aussi phénoménale entre les prévisions budgétaires et les résultats des comptes ? D’abord par la hausse des impôts sur les personnes physiques (+ 682 millions), dus d’abord à la croissance exponentielle des bonus et des dividendes versés en 2021, mais aussi à l’augmentation continue des fortunes. En réduisant de moitié les impôts sur les bénéfices des entreprises, la RFFA a en effet dégagé d’énormes revenus supplémentaires pour les gros actionnaires. Ensuite, la hausse des impôts sur les bénéfices des personnes morales (+672 millions) s’explique principalement par les bénéfices exceptionnels réalisés par le trading des matières premières.

On se souvient que la droite majoritaire avait refusé un déficit budgétaire de 295 millions en décembre 2022 et imposé un budget en douzièmes provisoires, taillé sur celui de 2021. Tout cela, alors que

l’excédent des recettes fiscales atteint aujourd’hui 1,8 milliard;

les bénéfices de l’État se montent à 1,3 milliard, si l’on tient compte des crédits supplémentaires impératifs et des dépenses exceptionnelles votés par la commission des finances en 2022;

l’excédent est toujours de 727 millions, après des amortissements supplémentaires de 606 millions et une réserve conjoncturelle majorée à hauteur de 1 milliard.

La droite annonce dès aujourd’hui la couleur : de nouveaux cadeaux d’impôts sont programmés pour les privilégiés, notamment la baisse de l’imposition déjà ridicule des biens immobiliers, dont la valeur fiscale devrait continuer à baisser par rapport à leur valeur vénale. Le peuple devra s'opposer à cela et dire clairement NON à la modification de la loi sur l’estimation fiscale des immeubles (LEFI) concoctée par le PLR, le 18 juin prochain. Il faudra aussi dire OUI, le 18 juin, à l’IN 185 pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes, qui réduit la taxation des petites et moyennes fortunes et impose plus fortement les multimillionnaires sur une période de 10 ans.

Jean Batou et Olivier Baud pour la Liste d'Union Populaire