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Combattre l'austérité qui vient !

November 12, 2025

Après des années de rentrées fiscales exceptionnelles, le Canton de Genève prévoit un déficit important pour l’année 2026. Si ces chiffres doivent être pris avec prudence, il est probable que les finances se dégradent dans les années à venir, et cela pourrait durer. La droite – qui a largement creusé le déficit à coups de cadeaux fiscaux – est décidée à en profiter pour lancer une offensive contre les services publics. Il est urgent de nous organiser pour combattre l’austérité et défendre les services publics.

Il faut d’abord relever que le département des finances nous a habitué à des annonces catastrophistes qui doivent nous inciter à la prudence. L’écart entre les chiffres des budgets et ceux des comptes a parfois dépassé le milliard. Mais nous aurions tort de sous-estimer la crise des finances. L’accumulation des cadeaux fiscaux d’une part, la mauvaise conjoncture économique d’autre part, engendreront très certainement des déficits importants, que ce soit en 2026 ou plus tard.

Ces dernières années, les cadeaux fiscaux envers les plus riches et les grosses entreprises se sont multipliés : baisse de l’imposition sur les bénéfices (RFFA), baisse de l’impôt sur le revenu et baisse de l’impôt sur la fortune. De surcroît, la RFFA a eu une conséquence passée largement inaperçue : depuis sa mise en œuvre, près de la moitié des recettes fiscales des entreprises provient du trading. Ce secteur est particulièrement versatile et sensible à la conjoncture internationale. Ces dernières années, les entreprises du trading ont dégagé des bénéfices faramineux, profitant notamment de la guerre en Ukraine, mais cela ne peut pas durer indéfiniment. Si le trading ralentit, c’est tout le Canton de Genève qui se retrouve en crise.

Le Canton de Genève, comme le reste de la Suisse, est donc rattrapé par la mauvaise conjoncture internationale. Depuis la crise de 2008, la plupart des pays occidentaux connaissent une faible croissance. En Suisse, elle n’était que de 0.9 % en 2024, et le SECO table sur des taux similaires pour les années à venir. Les taxes douanières imposées par Donald Trump à la Suisse ont encore dégradé la situation, bien que l’impact soit encore difficile à déterminer.

La droite est décidée à utiliser ces déficits pour lancer une offensive majeure contre les services publics. Le Conseil d’Etat genevois a annoncé un premier train de mesures en septembre, reposant essentiellement sur des attaques contre la fonction publique (suppression de l’annuité durant quatre ans et augmentation du temps de travail des enseignant.es du secondaire) et sur les subsides d’assurance-maladie (suppression de l’indexation des subsides et révision des barèmes, soit 45 millions d’économies sur le dos des ménages les plus modestes).

Depuis, les estimations fiscales se sont encore dégradées, ce qui justifiera probablement des coupes bien plus brutales encore. En Ville de Genève, le projet de budget 2026 a été refusé sans débat par la majorité de droite, alors même qu’il ne comprenait presque aucun nouveau poste. Le Conseil administratif présentera prochainement un nouveau budget et il faut s’attendre à des coupes supplémentaires.

Le cas genevois n’est d’ailleurs pas isolé, le Conseil d’Etat du Canton de Vaud a annoncé des coupes brutales et le Conseil fédéral a annoncé un plan d’économies de 3.9 milliards à l’horizon 2029. Des choix politiques qui illustrent le dogmatisme de la droite helvétique, car aussi bien le Canton de Vaud que la Confédération affichent un taux d’endettement très faible.

Face à cette offensive majeure, nous devons nous organiser pour défendre les services publics, ce qui passe par la construction d’un front large, regroupant les salarié.es et les usager.ères. Les déficits ne peuvent pas justifier des coupes antisociales, la priorité doit être de répondre aux besoins de la population et lutter contre la crise environnementale en offrant des conditions de travail décentes. L’Union Populaire refusera de transiger sur les salaires de la fonction publique ou les prestations à la population. La dégradation des finances doit nous encourager à mener la bataille pour accroître la contribution des plus riches, notamment en imposant les très gros héritages. Mais l’impôt ne corrige les inégalités qu’à la marge. Pour combattre efficacement les inégalités sociales, nous devons mettre au centre la défense des salaires, la lutte pour des logements publics bon marché et la fin des assurances maladie privées.