Lionel Dugerdil a ouvert sa conférence de presse hier en annonçant que sa première mesure (à la Trump) de Conseiller d’État élu serait de renommer le Département
des Institutions en Département de la Sécurité… Pourtant, il est payé pour savoir que les étiquettes ont souvent un rapport ténu avec la réalité, lui dont le parti
d’extrême-droite se dit démocratique et du « centre ».
Mais surtout, il expose une vision trumpienne de l’insécurité comme étant un phénomène qui se soignerait à coup d’armes à feu, confiées ici à nos policiers municipaux,
alors que l’insécurité principale et prédominante dont souffrent les habitant·e·s de Genève est liée aux emplois précaires, aux salaires trop bas, aux prix abusifs des
loyers et des assurances maladies…
En outre, l’idée que face aux violences domestiques par exemple, la réponse à privilégier est policière est absurde. C’est bien un solide dispositif de professionnels du
social qu’il faut en la matière. Face à la drogue également, on le sait bien, la réponse uniquement policière est un leurre.
Relevons d’ailleurs en passant que quand l’Alliance de Gauche a proposé des postes de police ouverts 24/24 pour répondre aux demandes des habitant·e·s… qui était
pour ? Le député Rémy Pagani. Qui était contre ? Le parti UDC de Lionel Dugerdil et de Céline Amoudruz.
De plus, notre trumpiste cantonal aux petits pieds explique qu’il trouvera les postes nécessaires à sa politique du tout-au-répressif en sabrant largement dans le
personnel d’autres départements du service public. Exactement comme l’autre casseur transatlantique… Et il défend en y rajoutant des couches, l’initiative de son parti -
visant à mettre la police au-dessus des lois, contrairement à la séparation des pouvoirs - initiative que les citoyen·ne·s refuseront à n’en pas douter ce dimanche 28
septembre.
Pour finir, Monsieur Dugerdil explique à la Tribune sa vision (trumpienne toujours) de l’aménagement: pour préserver la sacro-sainte zone villas, il faut construire des
grandes tours ! « Les grandes tours sont un mal nécessaire» proclame-t-il doctement. Genève aurait donc ses Dugerdil Towers… Soyons sérieux, il faut au contraire
réduire l’emprise des zones villas, qui occupent près de la moitié du sol habité tout en n’abritant qu’environ 10% de la population. Construire les logements dont la
population a besoin tout en respectant la nature, c’est possible, en transformant ces zones, pour garantir à chacune et chacun un logement digne et abordable
dans une ville respirable et sans gratte-ciels !
Rémy Pagani