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Quel combat antifasciste et comment le mener ?

February 8, 2023

Le Grand Conseil a été saisi d’un projet de modification de la Constitution genevoise pour « interdire les symboles nazis sur le domaine public » (PL 13241). Avec un premier signataire UDC, ce texte était présenté par ses auteurs comme devant et pouvant être traité sur le siège, sans débats en commission… pour aller, en brûlant les étapes, vers la votation populaire obligatoire en matière constitutionnelle.

Au final, heureusement c’est par une large majorité de 55 contre 28 que le texte a été renvoyé en commission évitant un vote en catimini d’un texte important sans débats sérieux. Pour le groupe EAG, Pierre Vanek est intervenu pour dire que le projet n’était pas de ceux qu’on peut adopter sans discussion… Que contre le nazisme et ses résurgences il y avait une bataille de fond, une bataille d’idées, un combat politique à mener dépassant largement quelques objets ou symboles, un combat qui doit s’opposer au nazisme, mais aussi s’étendre au combat contre le fascisme, le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie… et la xénophobie de manière générale.

Il a dit, quant au texte proposé, qu’il avait des réserves, parce que les batailles politiques et les batailles d’idées se mènent d’abord à coup d’idées et pas à coup de mesures administratives ou de police… Il serait trop facile de voter le projet pour se donner bonne conscience à très bon marché et de considérer alors qu’on avait « fait ce qu’il fallait » en ayant ainsi bouché un simple « vide législatif » pour passer à autre chose…

Il a relevé que le fascisme moderne, les régimes autoritaires, antidémocratiques et problématiques sous l’angle de la discrimination et du non-respect des droits humains… ne reviennent généralement pas avec les oripeaux classiques du nazisme, des croix-gammées aux symboles SS…Sur le terreau de la xénophobie, le nazisme ou le fascisme du futur s’invente au quotidien avec de nouveaux habits et, pour mener ces batailles-là, le vote à la va-vite d’un texte traité à la hussarde, ne serait pas adéquat a-t-il affirmé.

Dans ce sens, les questions posées pour la commission sont multiples. Pourquoi, par exemple ne pas compléter le premier alinéa du PL en disant explicitement « L’Etat met en œuvre une politique de lutte contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie et toutes les formes de xénophobie. » ?

Le deuxième alinéa de l’article proposé dit « L’exhibition ou le port de symboles, d’emblèmes et de tout autre objet nazis est interdit sur le domaine public. » Pourquoi si on prend le chemin de ce type d’interdiction ne parler que d’objets « nazis » et ne pas dire« nazis et fascistes » ? Pourquoi en outre limiter l’interdiction au seul « domaine public », ce qui exclut les lieux publics que sont les salles de spectacle ou d’exposition, les centres commerciaux, les cafés et les restaurants, ou autres brasseries munichoises ?

Par ailleurs, le volet de connaissance de l’histoire passant par le renforcement de son enseignement (dont on ne prend pas le chemin) n’est-il pas un socle incontournable sur lequel bâtir le rejet conscient du nazisme et des émules, notamment dans la jeunesse ? Cette question ne devrait-elle pas être évoquée également ?

Bref, un important travail préalable à une votation populaire éventuelle sur le sujet doit être fait… C’est ce qu’a plaidé EAG parla voix de Pierre VANEK, rejoint in fine – sur ce point du moins - par le Conseil d’État et une majorité des député·e·s. Seul·e·s l’UDC, les Vert·e·s et le PDC se sont agrippés jusqu’au bout  au vote immédiat, refusant obstinément de considérer qu’il y avait dans cette affaire un débat politique quelconque à avoir. Position, soit dit en passant, dévalorisante pour le projet même et le reléguant au statut de banale mesure administrative.

Signalons enfin, qu’un député PS, appuyant le projet, a tenu des propos que nous ne partageons pas et dont nous nous réjouissons de discuter:« La haine de l’autre, n’est pas une opinion » a-t-il affirmé…contestant par cette formule lapidaire qu’on soit, en la matière, dans le champ de la lutte d’idées, comme l’avait affirmé peu avant Pierre Vanek. Or, certes, la haine de l’autre est répréhensible, contestable et peut être ou conduire à un ou des délits qu’il faut punir… Mais elle ressort, qu’on le veuille ou non, du champ des idées. Quand le MCG met en avant de manière caricaturale leur bouc-émissaire frontalier, en désignant ces « autres » à la vindicte populaire et en leur attribuant tous nos maux… N’y a-t-il pas une bataille d’idées et une lutte politique à mener et à gagner dans ce domaine ?

 

Pierre VANEK
Député EAG
Candidat Liste d’Union populaire