Il est temps en effet que chaque enfant ait droit à une place en crèche et un accueil parascolaire gratuit !Dans ce sens, nous avions déjà déposé un projet de loi en 2020 au Grand Conseil sur le sujet (PL 12655), il a rallié le soutien du PS et des Verts, mais la droite et l’extrême droite n’en ont pas voulu. Nous avons ensuite fait aboutir en 2023 une première initiative populaire cantonale de rang législatif que le Conseil d’État a abusivement invalidée, prétendant qu’il y avait une obligation constitutionnelle de faire payer les parents.
Plutôt que de nous engluer dans une querelle juridique… Nous avons poursuivi ce combat dans la rue, en faisant aboutir les deux initiatives constitutionnelles du jour. Avons-nous eu raison de nous entêter ? OUI, c’est du moins ce qu’ont pensé les milliers de personnes, femmes et hommes, qui ont signé avec enthousiasme nos initiatives ces derniers mois, comme l’ont pensé aussi d’ailleurs des milliers de résident·e·s sans droits politiques cantonaux qui auraient bien voulu pouvoir les signer.
In fine ce sont 14 434 paraphes (chiffres bruts) qui sont déposés à l’appui de nos propositions, garantissant ainsi que le peuple, ou du moins les électeurs·trices auront le dernier mot sur la question dans les urnes.
Sur le fond, rappelons que si les crèches et l’accueil parascolaire sont devenus indispensables, c’est parce que deux revenus sont le plus souvent nécessaires aujourd’hui pour subvenir aux besoins d’une famille. C’est d’autant plus vrai, alors que le coût de la vie augmente et que les salaires stagnent. En outre, lorsque l’un des deux parents doit réduire son temps de travail, c’est le plus souvent la mère. Les femmes voient ainsi leurs salaires, leurs retraites et leurs responsabilités professionnelles diminuer.
Or le nombre de places de crèche n’est pas à la hauteur des besoins. Le taux d’offres de places de crèche pour enfants est de 38 places seulement pour 100 enfants. Ainsi, il manque actuellement 4000 à 5000 places de crèche dans le canton de Genève et leur prix reste prohibitif, malgré les subventions. Les grandes communes suburbaines, comme Onex, Lancy, Meyrin ou Vernier sont les plus mal loties.
Notre initiative prévoit à la fois la gratuité et une offre de places en crèche répondant aux besoins. Il est essentiel en effet de garantir à chaque enfant la possibilité de bénéficier de crèches publiques, d’autant plus qu’un accueil préscolaire de qualité est indispensable pour réduire les inégalités à l’entrée de l’école.
Souvent, les horaires de travail ne coïncident pas avec ceux de l’école et la garde des enfants devient un casse-tête problématique. 80% des enfants du primaire dépendent du parascolaire dans le Canton de Genève. Notre initiative prévoit sa gratuité, au même titre que l’école. Cela comprend l’ensemble de l’accueil, depuis le matin, jusqu’à l’après-midi, en passant par le repas de midi.
Il est essentiel que nos enfants puissent bénéficier de structures d’accueil de qualité. En garantissant à chaque enfant l’accès à une alimentation saine et à un environnement éducatif de qualité, on renforce l’égalité des chances.
Les deux textes prévoient un financement conjoint du canton et des communes pour ce qui relève aujourd’hui d’une évidente nécessité, l’extension de la gratuité de l’école publique à des éléments tout aussi indispensables du dispositif socio-éducatif de service public que l’est l’école elle-même.