Le 18 septembre, soit à dix jours du vote sur les « lois corsets » le Conseil d’État a rendu public son projet de budget 2026. La lamentable pièce de théâtre guignol s’est déroulée comme on pouvait s’y attendre…
Le gouvernement cantonal présente un budget déficitaire à hauteur de 409 millions… aucune surprise, les baisses d’impôt décidées à fin 2024 et distribuées pour l’essentiel en cadeaux aux plus riches ont coûté 475 millions de francs environ. Sans celles-ci ce budget 2026 serait à l’équilibre.
À l’époque, le PLR et sa ministre des finances Fontanet jurait que Genève avait bien sûr les moyens de ces cadeaux aux riches et promettait qu’on pouvait « baisser les impôts sans diminuer les prestations publiques » (sic).
Aujourd’hui, les mêmes affirment qu’il faut passer à la caisse et faire payer la facture, pour commencer en serrant la vis aux salarié·e·s du service public en leur volant leurs annuités et ensuite, au printemps, leConseil d’État présentera un « plan d’économies » qui s’annonce saignant avec au menu des coupes dans le social, la santé, la formation.
L’austérité sans rivages est programmée et ce budget en est déjà la préfiguration avec des millions soustraits à l’IMAD et aux HUG et une progression des postes tout à fait insuffisante, correspondant pour la plupart aux augmentations d’effectifs scolaires seulement.
Quand on demande à Nathalie Fontanet s’il aurait fallu ne pas sabrer les recettes, elle se réfugie derrière le fait que les baisses d’impôt pour les riches « ont été entérinées par le peuple »qui n’avait donc, se dit-on, qu’à …ne pas écouter le PLR et à les refuser !
Madame Fontanet vante en outre toujours « les effets dynamiques positifs » desdites baisses d’impôts pour les riches, qui se manifesteront à l’avenir soutient-elle.
En attendant la matérialisation de ce mirage, sur terre, les communes aussi se voient sommées de passer à la caisse à hauteur de20% de la péréquation intercantonale, soit 109 millions de francs de recettes en moins par an, qui n’iront pas financer les crèches et le parascolaire notamment.
Le Conseil d’État invoque la progression des charges dites « contraintes », découlant de l’application des lois existantes, notamment dans le social, comme cause principale de la situation en refusant d’avoir l’honnêteté minimale de reconnaître que cette augmentation, due à la démographie et au vieillissement de la population notamment, était évidemment prévisible… et aurait dû conduire à renoncer aux baisses d’impôts pour les plus riches.
À signaler en passant au chapitre du vaudeville que le magistrat Vert sur le départ Antonio Hodgers qui claque la porte du gouvernement a pris ses distances publiquement avec ce budget… qui « dépasse– dit-il - ses capacités de compromis ».
Un courage oppositionnel bien tardif : le problème c’est que c’est plutôt du côté de Nicolas Walder qu’on aurait dû entendre l’affirmation d’une opposition à ce budget et au plan d’économies annoncé, avec l’annonce aussi d’une rupture potentielle de collégialité, etc. Au contraire, le candidat vert se tait sur ce sujet de manière assourdissante et vante - par ailleurs - son esprit collégial.
Une riposte populaire sociale et syndicale s’impose, mais comme première réponse il y a un 2xNON sec et sonnant aux lois corset antisociales et antidémocratiques à glisser dans les urnes le 28 septembre et un vote le même jour pour Rémy Pagani qui contestera l’austérité au nom des intérêts populaires.