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Non au service citoyen :
L’initiative populaire fédérale « Pour une Suisse qui s’engage » – dite «initiative service citoyen » – sera soumise au vote le 30 novembre prochain. Elle propose de remplacer dans la Constitution l’obligation de servir dans l’armée(et son service civil de remplacement) par une obligation généralisée, y compris pour les femmes, d’un service « au bénéfice de la collectivité et de l’environnement ». Derrière ce discours rassembleur, ce texte maintient sur tout la logique du service militaire obligatoire, en élargissant son champ d’application tout en garantissant, dans la Constitution, les effectifs de l’armée et de la protection civile.
En tant qu’Union Populaire, nous appelons à voter NON à cette initiative.
Une extension du service militaire déguisée
Sous couvert d’un « service citoyen », cette initiative étend la conscription à toute la population. L’article 59, alinéa 3 du texte prévoit explicitement que les effectifs de l’armée et de la protection civile doivent être garantis. En d’autres termes, l’armée resterait l’institution centrale dece nouveau dispositif, avec un rôle de gestion et de contrôle des affectations.Il ne s’agit donc pas d’une démocratisation du service, mais d’un renforcement de la logique militaire sous une forme présentée comme civique.
Une précarisation de la jeunesse
Au lieu de soutenir les jeunes dans leur formation ou leur accès au travail, l’initiative risque d’aggraver leur précarité. À Genève, le Grand Conseil a récemment voté une dérogation permettant de payer les jobs d’été des étudiants 25 % en dessous du salaire minimum cantonal. Dans le même temps, des milliers de jeunes effectuent chaque année des stages non rémunérés dans des institutions publiques, des ONG ou des entreprises, censés leur « offrir une expérience ». C’est ce modèle qu’on risque de généraliser à travers le« service citoyen » : une main-d’œuvre gratuite, mobilisée au nom de la solidarité.
Une fausse égalité
L’initiative prétend corriger une inégalité entre hommes et femmes en imposant à toutes et tous un service obligatoire. Mais en réalité, elle fait peser une contrainte supplémentaire sur les femmes, qui accomplissent déjà la majorité du travail de soin et du travail domestique non rémunéré. Ce texte ouvrirait aussi la porte à la possibilité, pour les femmes, d’être astreinte sau service militaire, puisque celui-ci reste une des formes reconnues de « service citoyen ».
Cette initiative ne crée pas un nouveau modèle de solidarité : elle étend la conscription, renforce l’armée et institutionnalise le travail gratuit.
Le 30 novembre, votons NON au service citoyen.